En ce mois de novembre 1994, François Mitterrand est toujours président de la République, pour quelques mois encore.
Depuis quatorze ans, le nombre de chômeurs a doublé, bondissant de 1 376 000 en 1980 à 2 605 000 en 1994. La création des « Restos du cœur » en 1985 a rendu visibles et concrètes les conséquences du « tournant de la rigueur » adopté par le gouvernement de Pierre Mauroy en 1983. La ratification du traité de Maastricht en 1992 a entériné la soumission de la politique économique et sociale à des « critères de convergence » budgétaires. La conversion des socialistes au capitalisme néolibéral a précipité la désindustrialisation du pays et la destruction de centaines de milliers d'emplois.
C'est donc en novembre 1994, à la toute fin des deux septennats de celui qu'il a naguère soutenu, que Renaud publie son onzième album, À la Belle de Mai, sur laquelle figure cette chanson, Son bleu. L'une des préférées de Renaud, paraît-il, que vous raconte aujourd'hui Olivier Besancenot.
Continuer la lecture…